Je vous invite à lire le blog d'Yves de Saint Jean:
* Mon ami le conteur *
Passeur
de mots, conteurs de pays, Guth Des Prez, moustaches blanches, veste et
pantalon de velours côtelé marron prête sa voix de conteur traditionnel
depuis plusieurs décennies aux petites gens, ceux « qui ne sont rien »
comme disent certains et que l'on n'écoute pas.
Il invente et conte ses propres récits inspirés par les gens des pays de France, en français comme en patois.
Ce
diseur d'existences a passé une partie de sa vie à lutter pour que la
parole et le conte survivent et fassent jaillir de l'imaginaire de
chacun cette étincelle qui au moins pendant un moment pourrait changer la face de ce monde devenu souvent absurde.
En ces années de mémoire de la « Grande Guerre », à travers ses
«
Histoires à mourir debout », il rend hommage aux victimes et survivants
des tranchées de 14-18 ainsi qu'à toutes celles et tous ceux marqués
dans leur âme et leur chair par cette infâme barbarie. En l'écoutant, on
imagine les paysages calcinés, la peur, le froid, les odeurs, la terre
qui tremble puis le facteur qui apporte l'enveloppe bleue annonçant la
mort du mari, du fils, du frère ou du fiancé.
Seul
ou avec son compère Jeff des Bois, Guth Des Prez est venu dans notre
village des Vaux-du-Loir nous transmettre cette petite flamme des contes
reçue de ses ancêtres, sans angélisme mais avec bienveillance,
simplicité, conviction, disponibilité, écoute et intérêt pour l'autre.
En
homme de cœur, il a eu la gentillesse de me confier une de ses
histoires que j'ai pris la liberté d'adapter pour les besoins de ce
billet et dont le décor s'inscrit dans notre terroir des Vaux-du-Loir.
A travers cet article, j'ai souhaité lui rendre hommage et lui adresser mes plus sincères amitiés.
Yves
« LE TROU DU CRU »
***
« Le
coteau expose ses rangs de vigne au soleil d'une fin de saison bénie
des dieux. Un sillon d'ombres bleues entre les rondeurs des collines
laisse deviner un chemin creux, itinéraire paisible et frais qui mène à
une petite bâtisse à la toiture d'ardoise à laquelle est accolé un
appentis qui sert d'atelier. L'ensemble côtoie l'entrée d'une cave dans
le tuffeau, creusée de mains d'hommes. La chaleur de cette fin de saison
fait vibrer la pierre blanche. Un grand tilleul ombre d'un bleu laiteux
la falaise crayeuse. Au pied de l'arbre centenaire, le chien a creusé
sous sa niche-tonneau, un terrier de fraîcheur d'où émerge une truffe
humide. Deux poules savourent, la plume hérissée, un bain de poussière...
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