Une fête qui montre la réalité d'une ruralité qui se bat pour exister.
A
l'origine, le comice était un événement essentiellement agricole tourné
vers l'agriculture d'où son appellation de « Comice agricole ». C'était
le lieu où l'on échangeait des expériences, des conseils et où le
cultivateur découvrait les innovations en matière d'élevage et de
cultures. C'était un moyen quasi exclusif de communication et
d'information.
En
2017, le terme de « comice agricole » ne reflète plus sa définition
originelle. L'appellation de « COMICE » pourrait se suffire à elle-même
comme une marque destinée à valoriser la vie rurale.
Je
garde en mémoire cette histoire personnelle, alors que j'essayais de
faire la promotion de l'un de mes ouvrages à travers des médias
parisiens. Mon interlocuteur, après m'avoir brièvement écouté m'a
demandé où je vivais. C'était l'époque où j'habitais un petit village de
Normandie, fief de mon épouse :
-« Les culs-terreux de province ne nous intéressent pas...»
telle fut sa réponse brutale et insultante. J'en ai gardé un profond
ressentiment et une rancœur particulière à l'égard de cette
pseudo-bourgeoisie méprisante qui se prend pour une élite sociale.
Pour certains, la ville incarnerait la modernité, pas la campagne.
A
l'heure où l'on assiste au grand détricotage des services publics en
milieu rural, où l’État se désengage totalement, en 2017, il est
paradoxalement plus simple d'administrer une grande métropole qu'une
petite commune rurale sans moyen où il faut de la ténacité, du courage,
de l'intelligence et un grand esprit de sacrifice.
Les habitants de la campagne ne sont pas des « gens de rien »
quand on y voit les initiatives, les innovations d'élus locaux,
d'associations ou de petits entrepreneurs qui n'attendent pas que tout
vienne d'en haut.
A
la campagne on est attaché à son territoire. On y maintient encore une
certaine solidarité et sincérité. Les inégalités sociales y sont moins
marquées.
Au
« COMICE » on n'y vient plus pour seulement « tâter le cul des vaches »
mais pour affirmer et défendre une certaine qualité de vie. Fête rurale
par excellence, bon enfant et joyeuse, elle doit être organisée pour
réunir toutes les composantes de cette ruralité : particuliers,
retraités, politiques, associations, commerces, artisans,
entrepreneurs...
Le
« COMICE » doit être une de ces fêtes qui montre la réalité d'une
ruralité qui se bat pour exister où chacun est en mesure d'apporter sa
personnalité, son savoir-faire et sa joie de vivre.
C'est
la réalité de milieux populaires que les élites bien installées dans
des palais dorés seraient bien inspirées de ne pas oublier.
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