samedi 12 août 2017

Yves de Saint Jean à lire... en attendant le comice


Une fête qui montre la réalité d'une ruralité qui se bat pour exister.
A l'origine, le comice était un événement essentiellement agricole tourné vers l'agriculture d'où son appellation de « Comice agricole ». C'était le lieu où l'on échangeait des expériences, des conseils et où le cultivateur découvrait les innovations en matière d'élevage et de cultures. C'était un moyen quasi exclusif de communication et d'information.
En 2017, le terme de « comice agricole » ne reflète plus sa définition originelle. L'appellation de « COMICE » pourrait se suffire à elle-même comme une marque destinée à valoriser la vie rurale.
Je garde en mémoire cette histoire personnelle, alors que j'essayais de faire la promotion de l'un de mes ouvrages à travers des médias parisiens. Mon interlocuteur, après m'avoir brièvement écouté m'a demandé où je vivais. C'était l'époque où j'habitais un petit village de Normandie, fief de mon épouse :
-« Les culs-terreux de province ne nous intéressent pas...» telle fut sa réponse brutale et insultante. J'en ai gardé un profond ressentiment et une rancœur particulière à l'égard de cette pseudo-bourgeoisie méprisante qui se prend pour une élite sociale.
Pour certains, la ville incarnerait la modernité, pas la campagne.
A l'heure où l'on assiste au grand détricotage des services publics en milieu rural, où l’État se désengage totalement, en 2017, il est paradoxalement plus simple d'administrer une grande métropole qu'une petite commune rurale sans moyen où il faut de la ténacité, du courage, de l'intelligence et un grand esprit de sacrifice.
Les habitants de la campagne ne sont pas des « gens de rien » quand on y voit les initiatives, les innovations d'élus locaux, d'associations ou de petits entrepreneurs qui n'attendent pas que tout vienne d'en haut.
A la campagne on est attaché à son territoire. On y maintient encore une certaine solidarité et sincérité. Les inégalités sociales y sont moins marquées.
Au « COMICE » on n'y vient plus pour seulement « tâter le cul des vaches » mais pour affirmer et défendre une certaine qualité de vie. Fête rurale par excellence, bon enfant et joyeuse, elle doit être organisée pour réunir toutes les composantes de cette ruralité : particuliers, retraités, politiques, associations, commerces, artisans, entrepreneurs...
Le « COMICE » doit être une de ces fêtes qui montre la réalité d'une ruralité qui se bat pour exister où chacun est en mesure d'apporter sa personnalité, son savoir-faire et sa joie de vivre.
C'est la réalité de milieux populaires que les élites bien installées dans des palais dorés seraient bien inspirées de ne pas oublier.

C'était à Chenu en 1990 et 1999

J'ai retrouvé quelques photos des comices de ces années là où les rues de Chenu étaient particulièrement animées.

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